Angèle enfin opérée

angèleAngèle a donc été opérée en urgence le jeudi 6 juin 2013. L’opération d’une durée de 3 heures s’est bien déroulée. Le réveil n’est pas trop dur.

Nous continuons à veiller sur son complet rétablissement.

Nos remerciements  à tous ceux qui nous ont accompagnés dans cette lutte pour qu’Angèle retrouve une vie normale.

Yannie

Présidente EJB

Les dernières nouvelles d’Angèle

angèle

 

Il est alors informé que l’hôpital n’a  pas suffisamment de sang pour ce type d’opération !!!!!  Le matin même de l’intervention !!!!!

L’opération est donc reportée au 20 juin . Nous devrons refaire le scanner, la radio faciale et l’analyse de sang, examens qui ont été fait déjà deux fois, puisque la première programmation avait été annulée suite à un mouvement de grève d’une partie du personnel hospitalier

Et Angèle ? Elle supporte avec beaucoup de calme cette situation. Malgré les visites quasi hebdomadaires à Ouagadougou depuis décembre, malgré la douleur et l’horrible gène pour s’alimenter, elle s’accroche et poursuit avec beaucoup de ténacité sa classe de 3eme. Le brevet est prévu pour le 10 juin .

La tumeur n’est plus infectée mais  augmente constamment  réduisant progressivement la capacité de s’alimenter, sans parler de la gène dans la bouche…… 

Nous sommes là et nous sauverons Angèle

URGENT: CRISE ALIMENTAIRE

La famine qui s’étend dans le Sahel et qui touche le Burkina Faso nous amène à lancer un appel exceptionnel.

Merci de vous rendre à la rubrique « Actions France » pour trouver toutes les explications.

Crise alimentaire

« Dassouri le 22 mars 2012

Mes amis,

Bientôt mon retour en France après huit mois de partage. Cet éloignement de quelques mois sera  placé sous le signe de la morosité. Peut-être le sentiment d’abandonner les enfants en pleines difficultés…

Les médias occidentaux  font état de notre situation en zone subsaharienne, donc ce que je vais vous dire ne doit pas vous surprendre, mais une information générale, déclinée au quotidien, donne une idée plus précise des difficultés.

Que signifie la «crise alimentaire» dans notre village ?

La majorité des familles, y compris celles des fonctionnaires, sont passées à moins d’un repas /jour. Dans les villages, certains n’ont plus rien dans les greniers et pas d’argent en poche. Ils dépendent des apports de l’un ou de l’autre, qui a pu « gagner » quelque chose d’un parent (fonctionnaire ou salarié), d’une association, de l’Action Sociale…..

Les maigres repas sont préparés à base essentiellement de farine de mil ou de maïs (le tô).  Cette farine est compacte, mais n’a pas un apport nutritionnel significatif, la sauce qui accompagne est actuellement claire, faute de condiments.

« Le ventre creux n’a point d’oreilles », c’est vrai pour les enfants mais aussi pour les adultes, qu’ils soient enseignants ou autres. On a beau être patient et paisible de caractère, cette situation pèse lourd dans le comportement au quotidien particulièrement  pour les chefs de famille.

Pourquoi cette pénurie de vivres?

L’irrégularité et la faiblesse de la pluviométrie durant  la dernière saison des pluies, mais aussi l’épuisement des sols sont à l’origine d’une  très mauvaise récolte dans toute la région subsahélienne, il est vrai de façon inégale selon les zones.  Sur notre village, il s’agit surtout de culture de mil, de sorgho et d’arachide et la récolte est estimée à 20% de la normale pour le mil, le sorgho et le haricot, et quasi nulle pour l’arachide.

Bien évidemment le prix des céréales a terriblement augmenté sauf le riz. De toute façon, il n’y a pas de revenus !!!!

Des « sans âmes » profitent de la situation et spéculent joyeusement sur les marchés, malgré les mesures prises et la distribution par l’Etat de céréales subventionnées.

Depuis quelques années,  grâce aux aides internationales, l’agriculture burkinabè évolue pour limiter ce type de crise. Malheureusement ce n’est pas encore suffisant. Mais citons par exemple :

  • Le développement de la culture du riz pluvial; la progression de la production  a été multipliée par 10 en très peu de temps. A Dassouri, cette nouvelle production existe et se développe.
  • Le développement  de la culture du maïs de contre-saison (2 récoltes par an)  dans les zones sud du pays  où l’on peut pratiquer l’irrigation.
  • Le développement des cultures maraîchères de contre-saison grâce aux aides pour les forages et les retenues d’eau. Il est à noter que cette année le déficit pluviométrique a réduit le volume d’eau disponible en limitant  ce rendement agricole.

Que va-t-il se passer dans les semaines et les mois à venir dans notre village ?

Les prochaines récoltes  …….…. en octobre !!!

Le paysage actuel à Dassouri est…. sahélien ! Le sol est sableux ou de latérite très dure, le vent chargé de sable souffle fréquemment, quelques maigres arbres dressent leurs branches dénudées, elles verront de jeunes pousses vers la fin avril. Seuls les manguiers étalent leur verdure et les fruits encore durs. La chaleur est inférieure à l’année précédente, mais avoisine les 41 ° dans la journée et 32 ° la nuit. En avril nous devrions passer à  46 ° / 48 °. Pas de pluies avant plusieurs semaines.

Le maigre repas servi en famille, parfois tous les deux jours, ne contente pas les ventres ; les enfants vont chercher dans la nature quelques compléments. Dés le mois de février ce sera  des « résins ». Non, rien à voir avec le fruit de la vigne, ce sont les fruits du résinier, sorte d’épineux  qui portent de petites boules de la taille d’un raisin avec un noyau gros comme une noisette. Reste donc une peau douçâtre  qui laisse un goût âpre sous la langue.

Ensuite, c’est la course vers les «keogo » (phonétique) graines d’herbacées, le goût est légèrement acidulé mais le croquant sous la langue est agréable …Long à mastiquer, on déguste longtemps !

Une poignée de ces fruits sont un trésor pour nos enfants !

Avril : la nature a un creux, la température augmente…C’est l’attente des premières mangues (insuffisantes cette année). Elles sont petites mais très bonnes et … très surveillées par les propriétaires !

Mai : Peut-être quelques pluies pour rafraîchir un peu, mais elles n’adoucissent pas les ventres qui gonflent  et crient.

Puis…. dur jusqu’à fin juin, début juillet avec l’arrivée du karité. La noix est enrobée dans une coque pulpeuse très bonne et très riche, un peu de réconfort pour nos minots qui vont chaparder sous l’œil compatissant des aînés.

Si les pluies commencent correctement  en juin, on peut espérer avoir des feuilles de haricots. D’accord, ne manger durant plusieurs semaines que des feuilles de haricots bouillies et de la pulpe de karité peut irriter les intestins, mais est-ce la préoccupation ? Passé ce cap, si une maladie quelconque ne vient pas se poser sur ces corps en détresse, on peut espérer parvenir jusqu’aux premières récoltes de petit mil, d’épis de maïs à cuire directement sur le brasero …. à la mi-septembre.

Puis l’attente douloureuse jusqu’à la mi-octobre si Dame Nature  décide de bonnes récoltes !

Chacune des 138 familles (environ 2000 personnes) soutenues par EJB a reçu comme tous les ans, une dotation de 50 kg de maïs début octobre et début mars…

Je suis là devant ma page blanche, je vous ai brossé la situation. Depuis notre installation au Burkina, vous avez avec nous, beaucoup aidé, soutenu, sauvé de nombreuses vies (très très nombreuses vies). Je ne suis pas sans connaitre les difficultés actuelles en Europe. Depuis plusieurs jours, ma conscience m’interpelle, je sais qu’une troisième dotation en avril permettra de passer le cap même difficilement, aux enfants et à leur famille, et elle  me  demande de vous solliciter encore une fois.

Aidez-nous à faire cette troisième dotation.

Alors n’hésitez pas si vous pouvez  donner 10, 20, 50, 100 euros ou plus  …..

Fraternellement,

Yannie »

Si vous désirez nous aider, vous pouvez envoyer un chèque établi à l’ordre d’EJB à l’adresse de notre siège soit :

EJB chez Gisèle BRIDGE 137 avenue G.Borel 13300 SALON de PROVENCE

Nous vous en remercions.